GMT Games – France’40 2nd Edition – quelques conseils.

Sincèrement, ce wargame est un chef d’oeuvre !

Celà fait déjà plusieurs années que Mark Simonitch est monté sur le podium de mes concepteurs de wargame préférés, avec Jim Dunnigan et Franck Chadwick. Sa série opérationnelle consacrée à la seconde guerre mondiale m’enthousiasme à chaque sortie (Normandy’44, Ardennes’44, Holland’44, Stalingrad’42, Anzio’43 et France’40) et m’a permis de passer de nombreuses heures de pur plaisir mais elle m’a aussi apporté une connaissance plus fine des succès et échecs des opérations simulées. C’est vraiment dans les sensations vécues que j’ai le plus apprécié ces différents opus.

En ce qui concerne France’40, j’avais beaucoup apprécié les deux opérations simulées: Sickle Cut et Operation Dynamo et j’avoue avoir éprouvé bien des difficultés sur Sickle Cut avec les Allemands. En fait, la force de Simonich est de rendre une situation déséquilibrée bien tendue à jouer !

Le plus de la seconde édition ? C’est clairement le scénario combiné qui propose de relier les deux opérations et de jouer sur les deux cartes à la fois ! Donc d’étendre l’attaque de mai 40 à la Belgique, mais pas à la Hollande, donc avec les assauts vers Namur, Bruxelles et Anvers face à la manoeuvre Dyle-Breda des Alliés.

Bon, quand j’ai vu que l’auteur du scénario combiné n’était pas Mark Simonich mais.Mark Merritt … ça m’a jeté quand même un froid au début ! D’autant plus qu’une règle « designed for effect » empêche les unités alliées installées au nord de Douai – Valenciennes et Charleroi, y compris, le corps expéditionnaire britannique, de passer au sud tant qu’une ligne Cambrai – Saint-Quentin – Soissons n’est pas passée en force par les divisions allemandes et encore avec un jet de dé qui peut retarder ce déplacement de plusieurs jours… L’effet pervers c’est que j’ai mis le BEF sur la ligne, prêt à foncer sur le flanc nord de la percée allemande. C’est clair que ça met une pression sur l’Allemand mais il sait à peu près quand l’Allié pourra attaquer son flanc droit… C’est souvent l’impact des règles « designed for effect« . Mais au niveau historicité, ça fonctionne plutôt bien !

Quelques conseils expérimentés en solo en ce mois d’août 2025:

• il faut sacrément jouer avec les Breaktroughs et les Automatic DS, seuls moyens de procéder à des encerclements et donc à des éliminations directes en cas de succès. En fait, sans ça, les unités perdent un pas maxi par tour. C’est trop long pour procéder à une vraie percée.
• Donc ne pas hésiter à dé-stacker les divisions blindés avant de procéder à une attaque sans retrait possible (zoc bonds obligent) face à la perçée. Mais les regrouper tout de suite en advance after combat, hein… 😉
• Ne pas se laisser prendre par un assaut long et coûteux sur Namur, masquer la ville avec des bataillons de mitrailleuses et deux/trois divisions d’infanterie puis la réduire avec quelques divisions en jouant sur l’effet de l’isolation attrition.
• développer des pertes permanentes alliées sur toute la ligne de front mais surtout en France de manière à maintenir le Français sur le reculoir et l’empêcher de constituer une force de contre-attaque significative. J’ai d’ailleurs procédé aussi à une attaque tardive d’ID allemandes sur les divisions françaises étirées face aux zones d’entrée sud est (SE).
• jouer sur l’advance after combat pour faire avancer au maximum les divisions d’infanterie vers l’ouest, elles sont essentielles pour protéger les flancs nord et sud du Sickle Cut !
• le maintien des unités au nors de la ligne d’hexagones 24xx permet, après l’atteinte de Sickle Cut de voir se développer le repli systématiques des Alliés, mais surtout des Britanniques, vers la mer du Nord
• bien anticiper la redditions des forces belges (atteinte de Sickle Cut) qui libère bien la Belgique pour foncer vers Dunlerque, port et plages de rembarquement de Dynamo.

Au final, dans ma partie solo, j’ai atteint l’objectif du Sickle Cut mais l’opération Dynamo a, par contre, réussi avec plus de dix unités britannique rembarquées. Les pertes: 136 steps alliés perdus contre 42 allemands.

Un résultat très historique pour un jeu palpitant de bout en bout ! Bref une expérience unique et intense ! J’y retournerai avec plaisir à l’occasion et si vous tente, venez faire une partie dans le Lot-et-Garonne !

Jean-luc